«Huitième film de Luc et Jean-Pierre Dardenne présenté en compétition à Cannes, Le Jeune Ahmed est un «retour aux fondamentaux» du cinéma des deux frères: plus de stars françaises au générique et une focalisation sur un seul personnage principal.
Sans mauvais jeu de mots, Le Jeune Ahmed est, stylistiquement, un film radical: comme de coutume, la caméra des Dardenne filme le protagoniste sans le quitter d’une semelle, scrute son visage fermé, impénétrable, inaccessible. Et comme de coutume, aucun ajout de musique ne vient adoucir ou romantiser ce portrait. Si les cinéastes montrent rapidement – peut-être un peu trop au pas de charge – le processus de radicalisation d’Ahmed, c’est parce que ce qui les intéresse, c’est l’«après», avec la question cruciale, «peut-on encore sauver cette jeunesse aveuglée»? Mais ici, le thème de la rédemption se heurte à la décourageante réalité des faits. Ce que montre avant tout Le Jeune Ahmed, c’est la faillite des services sociaux, l’échec des centres de déradicalisation.» Hugues Dayez, rtbf.be.