C’est la nuit. Une jeune fille tremblante, Vassilissa, s’engouffre dans une immense forêt tissée de peurs et de menaces. Elle traverse les bois sombres et pénètre les terres sacrées de la grande sorcière Baba Yaga, gardienne insaisissable et sauvage de la nuit et des mystères. Commence alors l'initiation brutale, délirante et sensuelle de la jeune fille pour qu'enfin l’innocence bafouée renoue avec l’intuition et la transmission. Une musique rythmée et envoutante, composée et portée par le musicien en direct, une installation textile et sauvage pour basculer dans l'autre monde. Baba Yaga est inspiré du conte traditionnel slave Vassilissa-la-très-Belle.
Le projet Baba Yaga est au carrefour d’un questionnement qui poursuit Anne Borlée depuis de nombreuses années: «Femme, artiste, mère de trois filles, je me questionne depuis mon enfance à propos de la place ambivalente de la femme dans notre société, dans notre monde. Dans ma lecture du conte initial, la vie de Vassilissa, l'héroïne, a sombré, elle est anéantie, vide, son feu intérieur est éteint. Elle s'est retrouvée dans les fils de la manipulation psychique, de la violence sourde, qui la poursuivent à travers des voix mauvaises qui hantent son esprit et l'obligent à la fuite. Sa seule compagne dans cette errance est sa poupée fétiche, transmise de mère en fille (…)».