Du Lu au Ve – 8h30 > 12h00 et 13h00 > 17h00
Les Sa et Di – 13h30 > 17h00
L’exposition Le Petit Monde de Mario Ramos présentée par le Centre Culturel de Dinant met en lumière, de façon ludique, le monde animal dans l’œuvre de Mario Ramos (1958-2012). Cet auteur-illustrateur belge offre une vision du monde tantôt rigolote et souriante, tantôt plus facétieuse avec parfois en toile de fond, une note de tristesse. Par le biais de nombreuses planches originales, de reproductions agrandies, d’affiches, de jeux, d’albums aux titres évocateurs de l’auteur (C’est moi le plus beau, C’est moi le plus fort, Le loup qui voulait être un mouton, Le Petit Guili, Le Roi est occupé, Le Monde à l’Envers,…), d’un coin lecture, le parcours invite petits et grands à s’immerger dans un univers qui fait rire mais aussi réfléchir…
«Le dessin m’a toujours fasciné, parce qu’il permet de raconter des histoires. Pour moi, un bon dessin, c’est d’abord une idée. Il induit un avant et un après. Il fait rire. Il fait réfléchir.» Mario Ramos.
L’Evidence du Dessin
«Mario Ramos est né en 1958, à Bruxelles, d’une mère belge et d’un père portugais [et est décédé en 2012]. Enfant, il construit des cabanes chez sa grand-mère, à l’orée de la forêt de Soignes, passe ses vacances au Portugal, aime Tintin et les films de Charlie Chaplin. Et dessine. Le dessin aide le petit garçon qu’il est alors lorsqu’il éprouve des difficultés à s’intégrer ou à s’exprimer. (…) Il continue donc à dessiner à l’âge où la plupart abandonnent les crayons de couleur. Il suit des études à La Cambre pendant cinq ans, dans l’atelier de communication graphique de Luc Van Malderen. C’est pour lui une période de découverte et d’ouverture, marquée par un coup de foudre pour le travail de l’américain Saul Steinberg et du français Tomi Ungerer. Leur influence sera déterminante dans ses choix graphiques.
Sa formation achevée, il multiplie les activités: affiches, dessins de presse, couvertures, mais aussi publicités. Curieux, Ramos est un touche-à-tout. On retrouve dans ce versant moins connu de son œuvre certains aspects présents dans ses livres: un grand sens de la composition de l’image, une simplicité graphique faisant la part belle à l’idée, et puis l’humour, parfois noir, si caractéristique de son travail.
Au début des années 90, il toque à la porte de Pastel, l’antenne belge de la maison d’édition l’école des loisirs, pour montrer ses illustrations à Christiane Germain. Cette rencontre marque le début d’une longue collaboration, puisqu’il y publiera tous ses ouvrages pour enfants, avec le succès que l’on sait. Pour ses premiers albums, il collabore avec Rascal le temps de deux livres: Djabibi et Orson. Il travaille ensuite avec Andréa Nève pour Le Dernier Voyage avant de se lancer également dans l’écriture. En effet, s’il donne vie avec brio aux histoires des autres, Mario Ramos se rend vite compte que ce qui l’intéresse vraiment, c’est de raconter ses propres récits. Le Monde à l’Envers, son premier album entièrement personnel, est publié en 1995. Suivront une trentaine d’albums en 20 ans. Rapidement, son style séduit aussi bien les professionnels du livre de jeunesse que leur public principal: les enfants. L’humour ravageur de ses histoires, construites comme des blagues sur le principe de la chute finale, a évidemment beaucoup contribué à cet engouement. Aujourd’hui, le loup de C’est moi le plus fort, un des best-sellers de Pastel, est connu de tous les mômes et de leurs parents. Mario Ramos a imposé un style: des albums maitrisés, épurés, ouvrant à la réflexion et à l’imagination.
La Simplicité au Service de l’Histoire
Au fur et à mesure de ses parutions, le style de Mario Ramos s’affirme, s’affine. Le trait est sobre, jeté. Ramos privilégiait la simplicité, qui ne peut être atteinte que par un travail conséquent. Si ses albums sont d’une telle lisibilité, c’est qu’il prenait le temps de ne conserver que l’essentiel. Après avoir rempli des carnets de croquis, il les relisait jusqu’à ce qu’en ressortent, de façon évidente, des idées parlantes. Afin que le concept principal du livre ne soit pas parasité, Ramos éliminait le superflu, tout ce qui n’était pas nécessaire à la compréhension de l’histoire. (…) Il choisissait ses couleurs en fonction de l’émotion à transmettre et lisait le texte à haute voix, puisqu’il était destiné à être lu de cette façon, particulièrement sensible à la musique des mots. Adapter le texte, le titre, les personnages: pour chaque décision, c’est l’enfant qui était central. En effet, tout ce qui composait le livre devait suivre la même direction: l’histoire et sa réception par ses lecteurs. (…) Mario Ramos allait à la rencontre de son public et ses livres lui ouvraient alors un véritable espace de réflexion, le confrontant à de nouvelles questions chaque fois que les enfants trouvaient leurs propres réponses. Il témoignait d’une attention rare à ses lecteurs et son jeune public le lui a d’ailleurs bien rendu puisqu’à sa grande joie C’est moi le plus fort a gagné en 1993 le prix Bernard Versele, récompense attribuée par un jury d’enfants. Le livre était pour Ramos un moyen de faire réfléchir, de créer des espaces de pensée et d’émotion. Il aimait surprendre, éveiller. Sans pour autant vouloir leur faire passer un message, sans volonté pédagogique ou didactique, Mario Ramos a réalisé des livres qui poussent les enfants à se questionner sur notre monde et les relations entre les gens. Les rapports de pouvoir, l’exclusion, les injustices: il a su aborder subtilement ces thèmes en mettant en scène une galerie d’animaux bien choisis.
Le Bestiaire de Ramos
Les albums de Mario Ramos sont en majorité animaliers. Les humains sont peu présents dans son œuvre, et lorsqu’ils le sont, ce sont souvent des personnages de contes, comme le Petit Chaperon Rouge dans Le Code de la Route. (…) Ses animaux, il les choisissait en fonction de toute une symbolique ou de qualités qu’on leur attribue. Ainsi, avant même que l’histoire ne commence, les personnages ont déjà revêtu une signification toute autre, moins neutre, que s’ils avaient été humains. Ce procédé très simple lui permettait de faire passer beaucoup de choses avec peu de moyens. Un dessin parle, surtout quand on utilise des animaux. C’est un peu le principe de Lafontaine: utiliser les animaux pour parler des travers de l’être humain. Et puis les animaux ont beaucoup d’humour. Et cet humour, si présent dans son travail, permet une dédramatisation, essentielle lorsqu’on s’adresse aux enfants».
Extrait de Des Souris et des Loups. Portrait de Mario Ramos, Fanny Descamps, Le Carnet des Instants, n° 195.
Des visites animées tout public et des animations à la Bibliothèque sont organisées dans le cadre de l'exposition:
- Visites Animées Tout Public : Sa 19/01 et Di 03/02/2019 (Complet)
- Mario Ramos à la Bibliothèque, c'est magique aussi! - Me 23/01 et Me 13/02/2019
Babel Café raconte le monde de Mario Ramos
Le journaliste de Matélé, Nicolas Debatty, reçoit la conteuse Karine Moers dans son émission Babel Café pour raconter le monde de Mario Ramos.
https://www.matele.be/babel-cafe-raconte-le-monde-de-mario-ramos
Exposition conçue par le Centre de Littérature de Jeunesse de Bruxelles et les héritiers de Mario Ramos, organisée à Dinant en coproduction par le Centre Culturel de Dinant et la Bibliothèque Principale Jeunesse de la Province de Namur